Chanson de la Colonie, 18 avril 1978,
un texte qui rend perplexe le citoyen Cochonfucius







     Vous connaissez mon quartier, ou sinon peu importe. Moi non plus, je ne sors plus guère. Je sais pourtant que ma piaule glaciale aux murs gris plâtre, aux murs sans parole, à la moquette merdique infiniment, se trouve au deuxième étage d'un escalier sombre, dans un corps de bâtiment perdu derrière la gare d'Orléans dite d'Austerlitz pour le même prix, et que juste à côté c'est un chantier de démolition, si bien qu'un ami à moi qui connaissait vaguement mon adresse a cru de bonne foi, en passant par là, que la Ville de Paris s'était enfin décidée à abattre mon immeuble lépreux et à en reloger les habitants proprement. Mais non. Je vis toujours là, et les engins de démolition ne cassent que mes rêves du matin.

     Alors, où est le drame ? C'est toute une histoire. Je ne sais pas si elle vous regarde. Parler de ce qui ne regarde personne à des inconnus, cela ne m'avait pas gêné, jusqu'à ce que je me récolte une condamnation unanime de la part de toutes les vagues relations que je m'étais faites en ce monde. Qu'avais-je à faire de vagues relations ? Eh, je n'en avais guère d'autres, et chaque instant de solitude me semble un gaspillage douloureux. Bien sûr, je bosse, mais faut voir la boîte. Seul avec l'ingénu quand encore il est là, et j'embauche à quelle heure ? Un peu après mon réveil, et cela dépend des jours.

     Il y aurait ceux que j'aime, pourquoi en parler ici, jamais je ne leur imposerai ma présence quotidienne.

     Reste ce boulot, si c'en est un. De la recherche, c'est censé être. D'où l'absence d'affolement. Entre deux idées applicables, il faut le temps d'en appliquer une. Or c'est une question de crédits. Vous voyez le travail. Autant dire que je ne suis jamais pressé de me lever le matin. Vous croyez que ça m'a rendu insomniaque ? Perdu.

     Au contraire. Plus je dors et plus je roupille. Et je fais de beaux rêves, ou parfois des rêves ignobles, ou encore je lis n'importe quoi. Mais ça, ce n'est vraiment pas vos oignons.

     La chose qui compte, je ne veux pas vous faire languir, c'est la colonie. Pas que ce soit une colonie importante, ils sont tout de suite six ou sept en comptant la gamine. Ni qu'ils soient tellement différents de vous et moi, à part leur colonialisme.

     Je vous ai parlé de ma condamnation, et je ne sais pas si j'ai bien fait. Enfin. Pour dire que le soir, pas question d'aller embêter les personnes que je connais vaguement dans le premier, le neuvième, le quatorzième ni même le dix-neuvième arrondissement. Saleté de vie sociale ! Me lâcher juste au moment où j'aurais pu commencer à en jouir égoïstement, car je venais de décrocher cette fameuse situation dans la recherche. Pour dire que le soir, je me traînais jusqu'au troquet en bas de l'immeuble, dont la serveuse habitait au rez-de-chaussée de mon escalier.

     Sauf un soir où je vis en traversant la cour que la fenêtre de mon voisin de palier était illuminée. Si l'on peut dire. Je remontai là-haut pour faire connaissance. Tout me parut normal. Ce type me ressemblait assez, sauf que c'était un jeune. Surtout, il était en train de pondre un texte qu'il voulait appeler Chanson de la Colonie, je crois. Il m'en remit d'ailleurs le début pour lire dans le train, car j'avais finalement décidé de me mettre au vert.

    Mais, arrivé à la gare de Lyon, je ne sais pas ce qui m'a pris. Au lieu de me prendre un aller-retour Clermont-Ferrand, on était en début de mois, je suis allé me poster au buffet et j'ai bien mangé. Puis je me suis trouvé un petit hôtel au-dessus d'un vieux restaurant chinois et, dans la chambre bizarrement encombrée de meubles sans valeur, je me couchai douillettement avec l'oeuvre de mon voisin.

hôtel

    Le lendemain, un peu brumeux, je me levai tard, et décidai d'aller trouver l'ingénu à son domicile pour lui parler d'un projet que nous mijotions alors. Dans le train de banlieue, je m'aperçus que j'avais laissé la nouvelle à l'hôtel. Ce n'était pas bien grave, mais, chose plus angoissante, pas moyen de me souvenir du titre. Quelque chose comme Chanson de la Colonie, mais était-ce bien cela ? Mon angoisse faillit se changer en terreur quand je découvris que j'étais incapable de me rappeler à quelle station il me fallait descendre.

    Les noms étaient tous là, au-dessus de la porte, et pas un ne semblait le bon. C'était un peu fort. Mais je ne suis pas gêné dans ces cas-là. Je descendis au premier arrêt et me précipitai au bureau de poste pour entreprendre une recherche dans l'annuaire du département. Après plusieurs minutes, une fille blonde, au sourire un peu enfantin, et qui devait attendre pour l'annuaire, me demanda si j'en avais pour longtemps. Je lui expliquai mon problème, et elle me conseilla stupidement de regarder le nom du patelin sur mon billet de train.

    Cela ne risquait pas de m'avancer, car j'avais pris une carte orange. Pourtant, je lui laissai l'annuaire et appelai les renseignements. Pendant assez longtemps, cela ne répondit pas, puis une opératrice refusa de me renseigner au seul énoncé du département, et même quand je lui eus tout raconté.

    Le plus sage était sans doute de retourner à l'hôtel pour récupérer au moins la Chanson. Mais, comme un horrible pressentiment me l'avait annoncé, le patron de l'hôtel ne se souvenait pas de m'avoir vu la veille au soir. Mon nom figurait pourtant sur son registre, mais il disait que ce n'était pas cette tête-là. Je voulus lui sortir une pièce d'identité, mais je n'avais que ma carte orange. Finalement, je résolus de reprendre la même chambre pour voir si par hasard l'oeuvre de mon voisin de palier traînait encore dans la table de nuit. Bien sûr, j'avais oublié le numéro de la chambre, mais, astucieusement, je l'avais retrouvé sur le registre. Dans cette fameuse chambre, je me mets à fouiller la table de nuit, puis l'armoire, pour finir par découvrir mon texte posé en évidence sur une chaise basse. Comme si l'occupant de la chambre venait de le pondre à l'instant et voulait que tout visiteur se précipitât dessus.

    Tout heureux, je retourne au lit avec la nouvelle. Les premières pages me semblent normales, un peu plates, peut-être. Puis se produisit je ne sais quoi. J'avais l'impression d'avoir déjà lu l'histoire, sauf que ce n'était pas ça du tout. Un peu comme si elle avait été traduite et retraduite, mais sacrément mal. Au lieu de me torturer, je décidai d'emporter de bon matin à mon bureau ce texte qui inexplicablement n'était pas l'original et de faire une tentative pour retaper correctement la Chanson à partir de ce matériau. Sur quoi je m'endormis. Vers les neuf heures du matin, un songe me visita. Je tenais à bout de bras un bébé magnifique, rieur et bronzé et qui me ressemblait. J'hésitais à m'éveiller avant d'avoir pu me poser deux ou trois questions, mais je le fis quand même, un peu malgré moi.

    En vitesse, je me lève, je déjeune, et, scrupuleusement, je porte ce tas de papiers jusqu'à la boîte. Je vais pour taper le début de la version correcte, et à ce moment survient l'ingénu, et du coup je me rappelle où il habite et cette histoire qui m'est arrivée la veille à ce propos. Il me demande si ça va, et je commence à lui raconter tout, pour le faire marrer un peu, j'aime bien quand il se marre. Et alors, voilà pas un dingo qui s'introduit dans le bureau et nous demande poliment si on aurait pas une histoire tapée à la machine, et pas trop compliquée, pour donner à son ordinateur qu'il a programmé pour comprendre certaines histoires. Moi, ce truc m'intéresse, car j'en entends parler depuis que je suis dans la boîte.

    Aussi, je file le manuscrit de la Chanson au dingo et je le suis jusqu'au salon de lecture des ordinateurs. Pour lire, ils lisent déjà pas mal, mais pas des histoires comme celle-ci, rien que des salutations distinguées et des actes d'ordinotaires. Nous, c'est le lisible et le scriptible au sens barthésien, la haute littérature, voilà à quoi qu'on en a. Mais c'est la première fois que je vois un modèle au stade utilisable. Le dingo a même prévu un écran d'expression du lecteur, où se voit comme un visage masculin, ou plutôt un masque, pour l'instant impassible. Les feuillets disparaissent un à un par la fente de lecture, et le masque ne marque toujours aucune expression ; un voyant, à chaque fois, réclame la suite, jusqu'à la dernière page, qui se termine sur une phrase en l'air : « ils ne vont ... »

    Le savant fou me regarde, furieux : « Inachevée, hein ? »
« Oui, je ne ... » ; il m'explique avec une fausse patience que cela représente pour les effecteurs de son robot un voltage supérieur aux normes de sécurité pour le salon de lecture, sans parler des dégâts sur le système lui-même. En effet, le masque de lecteur a pris une véritable expression de torture, et son regard exprime une dangereuse frustration. Je suggère bêtement de couper le courant. Mais on m'explique alors que ce serait la ruine de longues années de travail, car le but de cette séance de lecture est de produire un programme qui pour l'instant n'est qu'ébauché sous forme d'une inscription en mémoire vive, donc disparaîtrait lors de la coupure ; par contre, les neurones du système ont atteint une ossification définitive, ce qui interdit de recommencer la séance une autre fois. Or, ce programme semble intéresser une foule de gens, qui nous entourent maintenant avec des airs accusateurs.

    Très naïvement, je repère le clavier d'entrée du système et je lui tape la mention « (à suivre) ». Inutile de dire que cela ne lui fait ni chaud ni froid. Le beau masque conserve une attitude anxieuse et tremblante. La tension ne fait qu'augmenter. Le dingo, qui a été ingénieur en son temps, envisage de refroidir le système pour attendre la suite de l'histoire, et me demande de la lui pondre en vitesse pendant que son assistant court chercher des glaçons dans les réfrigérateurs, au risque d'attirer un tas de parasites croyant que c'est pour du whisky.

    Il n'est pas question que j'écrive la fin de cette nouvelle, d'abord parce que je n'écris pas très bien, et surtout parce que j'ai rendez-vous au pied d'une tour avec la femme de ma vie. Mais arrivé au pied de la tour, je regretterai de ne pas avoir assisté mes camarades plus de vingt minutes dans le sauvetage du pauvre système de lecture.

    En effet, la femme de ma vie ne m'a pas attendu vingt minutes. J'en déduis qu'elle ne m'aime pas tellement, et je décide de ne plus la revoir, sauf nécessité. Mais cela ne va pas sans mal, et jusqu'au soir je souffre comme une bête. Puis j'ai l'idée de m'inviter à dîner chez mon jeune voisin de palier.

    Je n'avais pas fini de monter l'escalier, qu'il ouvrit sa porte, et qu'il s'en échappa des bouffées de fumée délicieuse, et colombienne. Ainsi que de la musique, qui se répandit sur les marches couvertes de merde infiniment, à croire que les rats des immeubles voisins se joignaient aux nôtres dans leurs défécations nocturnes. « Alors, dit-il, tu ne nous ramènes pas l'ingénu, ni la femme de ta vie ? »
« Bonsoir, Ignace », répondis-je niaisement.

    Dans le petit appartement, un autre invité prenait déjà ses aises. Ignace me le présenta comme son frère Jekas. Je me mis à leur raconter, au cours de ce dîner guère copieux ni arrosé, le détail de ces deux terribles journées aux prises avec l'oeuvre d'Ignace. Sur la dernière bouchée, je le priai de bien vouloir attaquer la fin de sa nouvelle, car je craignais des cataclysmes si mon camarade le savant fou déconnait de trop en essayant de calmer son système. Alors Ignace et Jekas échangèrent quelques phrases rapides, tandis que je tirais une poumonnée de la grosse flûte de bois qui circulait entre nous. Finalement, Ignace me demanda combien d'argent il me restait en poche. Je le lui avouai. Sur quoi, il posa comme condition à l'achèvement de sa nouvelle que j'irais lui chercher une bouteille de gin dans un magasin nocturne. Cela me parut honnête, et je me mis en route. Mon chemin passait auprès du lieu d'implantation des ordinateurs de la boîte, et je ne constatai aucune trace d'explosion dévastatrice, ce qui me rassura un peu. Au magasin nocturne, la vendeuse me demande par curiosité la destination de la bouteille, et je lui raconte tout ce qui précède, mais sans entrer dans les détails. Par malheur, elle refuse de me croire, ce qui m'incite à lui donner rendez-vous à mon bureau pour le lendemain matin, et il me sembla alors que je n'avais plus une chemise de propre dans mon coffre à habits.

    De retour chez Ignace et Jekas, je livre la bouteille et nous essayons diverses fins pour cette nouvelle, tâchant de décrire une colonie qui est tout juste mentionnée dans le début. Mais la nuit se termine, et me voilà au boulot à temps pour récupérer un peu avant que ne parût l'ingénu. Avec un sourire involontaire, je lui demande des nouvelles du dingo et de sa machine. J'apprends qu'il est parvenu à congeler le système, neurones et histoire et masque, et que du coup on l'a expédié à Chicago où se tient un colloque sur le traitement inattendu des problèmes évolutifs en matière d'hypertexte universitaire. La femme de ma vie appelle au téléphone, mais je n'en saurai rien, car le secrétariat est désert. Les usagers du salon de lecture des ordinateurs gardent leurs pardessus et boivent des grogs tant qu'ils peuvent.

    Sitôt après le casse-croûte de midi, je m'excuse et m'éclipse, tombant de sommeil. Mais, le temps d'une sieste, les événements se précipitent. Des pas gravissent les escaliers, des voix au débit effroyablement rapide s'entretiennent sur le palier. Ignace ouvre sa porte et la referme consciencieusement. Je me pointe chez lui pour y rencontrer trois autres de ses frères : Tikitas, Luisianas et Polas. Je tente de réclamer la fin de la Chanson, mais Jekas, ironique, me demande pourquoi je n'ai pas transcrit l'une de celles que nous avons trouvées la nuit précédente. Avec une fausse patience, je lui rappelle que je n'écris pas très bien et que ce n'est sans doute pas à moi de choisir une fin pour cette histoire. Sur quoi, il me tend un verre de thé. Il me demande comment je ferais si jamais Ignace se barrait. Je n'ose envisager cela.

    Un peu dégoûté, je propose alors une séance de spiritisme, puisqu'aussi bien les provisions d'alcool et d'autres drogues sont déjà salement précaires. Cela semble les ravir. Dans leur dialecte galopant, ils se répartissent les tâches. Bientôt un énorme esprit vient planer au-dessus du pantodrome que nous avions installé pour en attirer de plus petits.

    Esprit, demanda Tikitas, es-tu mort ou endormi ? Je suis, répondit l'esprit, un endormi. Sur d'autres questions, ils nous révéla qu'il dormait à une séance du colloque sur les traitements inattendus, à Chicago. De peur de le dissiper, personne n'entreprit le calcul du décalage horaire. Je me souviens qu'en France, la nuit était bien noire encore, sauf quand par caprice, un rayon de lune montrait et ne montrait pas sa présence indiscrète à la fenêtre. Cette nuit-là, nous terminâmes la bouteille de gin, mais bien sûr pas la nouvelle. Cela me mit au désespoir. Je pris le premier métro pour aller traîner par les landes désolées de la banlieue pourrie où vit la femme de ma vie. L'air glacial vint à bout de mes tourments inutiles, et me donna même de l'appétit. Mais je n'avais plus beaucoup d'argent. C'est pourquoi je m'en retournai vers mon studio grisâtre, où traînaient sans doute quelques provisions. Je remontai l'escalier, ne sachant si je ne dérangeais pas les rats familiers, car c'était la première fois que je me trouvais là de si bon matin.

    Sur le palier, et je n'en crus d'abord pas mes yeux, la merde avait été comme balayée. Un écriteau illisible était accroché à la porte des voisins. Je me précipitai alors dans mon étroit logis, et me rendis au coin toilette, dont justement la fenêtre commande le palier. Et voilà pas un général qui gravit les marches, en civil et marmonnant dans le même patois accéléré que ces sacrés voisins de palier ! Il avait beau être en civil, il faisait général, comme l'autre dingo faisait savant fou.

    Voilà donc ce gros général qui lit le papier sur la porte, puis il attend. Passe alors la tête de Luisianas qui semblerait lui présenter ses respects. Puis, vachement claire, la voix du général : « Ordre de route pour Jekas et Ignace, et qu'on les remplace. Eloignez le voisin d'en face, quoi qu'il fasse. La machine est sous bloc de glace, ça craint pas qu'elle nous trace. » Un peu inquiet, je sors sur le palier, et je demande ce qui se passe. Le général sort une phrase idiote, genre « Est-ce que Monsieur Bar-Abbas habite encore sur place » et il se casse. Le temps que je me tourne vers Luisianas, qui n'a pas bougé sa carcasse, apparaissent Ignace et Jekas avec leurs sacs sur le dos, et ils dégringolent les marches, après m'avoir souhaité bon courage. Les rats dans leurs cachettes n'en peuvent plus, de ce remue-ménage.

    Je vois alors sortir Polas et Tikitas, l'air de rien, mais la porte claque derrière eux. « Ah, mon Dieu, fait Luisianas, la clé est à l'intérieur. » Avant que personne ne se soit demandé s'il y en a une autre, ou s'il va falloir un serrurier, il démontre patiemment qu'on devra la forcer, mais pas n'importe comment, car elle recèle un dangereux dispositif de sécurité, qui pourrait faire sauter ce qui reste du quartier, et que le seul individu qui sache faire ce travail n'arrivera que dans trois jours. Obligeamment, je leur propose mon studio pour les dépanner. Ils l'occupent méthodiquement, empilant à la verticale tous les objets susceptibles d'un tel traitement. Ils entassent.

    De plus en plus inquiet, je me rends une fois de plus à mon bureau. L'ingénu est absent, je vais d'un pas ensommeillé jusqu'au salon de lecture des ordinateurs, où les glaçons fondus et regelés ont recouvert d'une couche de glace notre seul automate à neurones. Comment ai-je pu oublier cette histoire de guerre cosmique ? J'ai pourtant déjà joué ce début de partie, et même écoutez la Chanson du WebCounter

fois selon le WebCounter
depuis le 30 janvier 2002, je merde ! la fonte qui déconne !


    Par chance, il me restait un peu de monnaie dans la machine à café. Je disais, pour cette partie : je sais comment ça continue. Je vais me dire que j'ai besoin de vacances. Je vais partir d'ici. Dans trois jours, quand je rentrerai, ils me rendront mon studio. Apparemment intact. En fait, ils auront discrètement aménagé un passage pour eux, dans le mur du palier. Je resterai sagement chez moi. Je ne parviendrai jamais à pondre la fin de cette nouvelle. Pendant ce temps, ils feront de la musique et du café. Puis il débarquera quelques-uns de leurs frères, mais je ne peux plus me rappeler les noms. Pour finir, ils feront venir leur petite soeur, et alors j'irai prendre tous mes petits déjeuners dans l'appartement des voisins. Je sais même comment ils en finiront, non pas avec la Chanson, mais avec moi.

    Ils l'enverront, la gamine, par une nuit sans lune, et ils écouteront.

    Non ! Non ! Ils ne vont ...