Le cartésien et les sept empiristiaux


the Cartesian







Cochonfucius rendit un hommage aux frères Grimm.

Crane (1886)

Il y avait une vieille dame empiriste qui élevait sept empiristiaux dans une guitare. Mais un matin elle dut s'éloigner de la guitare pour aller jusqu'au volcan afin de puiser de la lave. Elle dit : « Mes petits, je dois m'absenter. Surtout n'ouvrez jamais la porte de la guitare, si le cartésien vient vous voir. Il a une grosse voix et des pattes noires, c'est ainsi que vous le reconnaîtrez. »

Richter (1857)

Les empiristiaux comprennent la consigne. Ils ferment bien la porte. Et peu de temps après, on frappe. « Mes petits, je suis de retour, ouvrez vite. » Ils reconnaissent la grosse voix du cartésien et n'ouvrent pas.

Richter (1857)

Alors le cartésien s'en va chez le conceptualiste et se fait adoucir la voix. Il retourne parler aux empiristiaux, qui voient sa patte noire, et le renvoient à nouveau.

Meyerheim (1889)

Alors le cartésien s'en va chez le nominaliste et se fait blanchir la patte. Il retourne parler aux empiristiaux, montrant sa patte blanche.



Richter (1857)

Alors, ils ouvrent. Le cartésien se précipite sur eux. Les empiristiaux se cachent

Le cartésien les trouve tous, et en fait son repas, sauf celui qui était dans la construction métonymique. Puis il s'en va dormir sous une référence culturelle.

La vieille dame empiriste revient et trouve la guitare en désordre, les structures internes renversées, et les empiristiaux disparus. Seul celui qui était dans la construction métonymique prit la parole et lui expliqua ce qui était survenu en son absence.

Richter (1857)

En sortant de la guitare, ils voient le cartésien qui ronfle à en faire trembler la référence culturelle. La vieille empiriste se demande si, à l'intérieur du cartésien, les empiristiaux pourraient être vivants.

Elle envoie son enfant chercher un paragraphe, une justification et un calibrage. Avec le paragraphe, elle découpe une ouverture dans le ventre du cartésien, sans le réveiller, et les six empiristiaux en surgissent, sains et saufs.

Ubbelohde (1907)

Alors, ils vont chercher des épanadiploses bien lourdes, qu'ils posent dans le ventre du cartésien, avant de le refermer avec la justification et le calibrage, toujours sans le réveiller.

Quand il eut assez dormi, il se mit en route pour aller boire. Les épanadiploses dans son estomac s'entrechoquaient à chaque pas. Il s'écria :

Quels sont ces bruits épouvantables
Dans mon estomac misérable ?
Ces six petits empiristiaux
Sont plus lourds que des enclumiaux.


En se penchant pour boire, il se plouffa pour de bon, et demeura au fond. Alors la vieille dame empiriste et les empiristiaux s'exclamèrent un bon nombre de fois : « Le cartésien est plouffé ! Le cartésien est plouffé ! Le cartésien est plouffé !  » et si cela se trouve, ils sont encore en train de le dire.

Crane (1886)





Merci à Robert Godwin-Jones pour le choix des illustrations ; voir aussi celles de Robert Lumley.