encore un sonnet
Cochonfucius vu par Stéphane Cattaneo








Cette intervention prend la forme d'un sonnet.

S'agit-il d'un sonnet nocturne ? Peu importe.

un souvenir

La poésie jamais ne peut servir de loi,
Les mots que j'ai tressés pour toi, nouvelle amante,
Ne pouvaient pas éteindre au plus profond de moi
La passion de trente ans toujours vive et présente.

Si tu lis mes aveux, d'abord écrits pour toi,
Si tu lis mes aveux de faiblesse navrante,
J'avoue que dans mon coeur je n'avais pas de quoi
Transformer nos amours en des amours vivantes.

J'ai vibré à ta voix et à tes écritures,
J'ai souri de t'entendre et pleuré aux ruptures,
Ma première passion, je ne peux la quitter.

Oui, l'amour était là, pauvre amour impossible,
Et sa douceur nous fut à tous les deux sensible,
Tu m'as donné bien plus que je n'ai mérité.




En écho :

Que vienne cet automne

Que vienne cet automne, et que nos amours mortes
Dans le fond de nos coeurs deviennent souvenirs.
Les jours seront plus courts, et moins forts nos désirs,
Et sur notre chagrin nous fermerons nos portes.

Et l'automne a ses fleurs, mais au fond, peu importe :
Rien n'oblige à les voir, rien n'oblige à sortir,
Ni à voir les oiseaux qui vont bientôt partir
Où le grand vent du Nord vivement les emporte.

Que dans nos deux jardins poussent les mêmes fleurs,
Ou qu'il n'y en ait pas deux de la même couleur,
L'automne très bientôt tuera leur corps qui tremble.

Une fleur aplatie aux pages d'un roman,
Au printemps revivrait ? Je ne vois pas comment.
Pourtant, je sens sa vie dans mon coeur, il me semble.