une révélation matinale
Rêvant d'une interprète en savoureux costume, Je la vois s'étourdir aux vapeurs de l'encens, Puis, dans l'obscur du temple à lents gestes dansant, Flotter dans l'infini comme vole une plume. Le sens de l'univers dans mon esprit s'allume, J'entends battre le coeur de ce cosmos pensant, Je l'entends prononcer des mots évanescents Qui font sourire un peu les démons dans la brume. Trois anges vont chanter, pour me faire plaisir, La touchante saga des ailes du désir, Gravant dans ma mémoire un air impérissable. Serais-je devenu un pareil découvreur ? Regardant de plus près, je perçois mon erreur : Quelquefois, le matin, ma cervelle est de sable. |
le blog de Neige
Je lis tes mots écrits dans la Chine lointaine, Racontant tes plaisirs, ton travail, tes ennuis. Je t'écris dans le jour, tu me lis dans la nuit. La parution suivante est toujours incertaine. Ces notes de chevet qui sont là par centaines, Ce sérieux témoignage où l'humour s'introduit, Le récit d'une vie, l'émotion qu'il produit, Dans un français plus clair que l'eau d'une fontaine... Cette eau ne coule plus, depuis pas mal de jours ; L'arbre le mieux fleuri ne fleurit pas toujours, Tu dois passer ton temps à des choses sérieuses. C'était juste un merci, au nom de tes lecteurs, Tes compagnons de plume et tes admirateurs : Jamais ne fut plus belle une contrée neigeuse. |
À l'encontre des mots
Reçois ces quelques mots que j'écris aujourd'hui, Aux jours brumeux ou clairs de cette année nouvelle. Combien de mois déjà devant nos yeux ont fui, Combien de nuits, de jours, de neiges à la pelle... Merci pour tes chansons qui souvent m'interpellent Comme la vérité au sortir de son puits, Merci pour le clin d'oeil qui sur ces pages luit, Pour les illustrations pertinentes et belles. Et quoi de plus sacré que le geste d'écrire, Que ce soit sur la mort, que ce soit sur le rire Ou sur un mot auquel nous venons de penser. Ainsi, nous poursuivrons un amical dialogue; Chacun de ces sonnets n'en est que le prologue, Le plaisir le plus grand, c'est bien de commencer. |
Décennie
Dix ans dans l'éloignement Puis un retour dans la joie ; Deux trajets, la même voie, Dix ans, pages d'un roman. Ce monde n'est autrement : Qu'on en rie, qu'on en larmoie, Que dans du vin ça se noie, Ce monde est fait d'errements. Beaucoup de ports, peu d'escales, Incisions ombilicales Qui souvent se produiront. Sur deux rives, des copains Jamais poseurs de lapins ; Comme en foire, bons larrons. |