« Vivre soixante et dix années »

    (poème chinois de 唐伯虎 Tang Bohu ; traduction par Cochonfucius)



人生七十古来稀,
前除幼来后除老,
中间光景不多时,
又有炎霜与烦恼.



    Vivre soixante et dix années
Jamais ne fut chose donnée ;
C'est courte vie,

Surtout si l'enfance on retranche
Et la vieillesse et la nuit blanche,
L'intempérie...



过了中秋月不明,

过了清明花不好,

花前月下且高歌,

急需满把金樽倒.




    Après notre fête lunaire,
Après la mi-automne claire,
Que vaut la lune ?

Après avril où tant de fleurs
Aux morts vont offrant leurs couleurs,
N'en aime aucune.

Jardin fleuri, lune charmante,
En votre honneur il faut qu'on chante,
Qu'un air résonne ;

Belle coupe à présent bien pleine
Demain n'offre plus de joie vaine
À nos personnes.




世上钱多赚不尽,
朝里官多做不了,
官大钱多心转忧,
落得自家头白早.


    Tant de projets et tant d'affaires,
Tant de métiers, que sais-tu faire ?
Tant de souci ;

Ce qu'argent et travail procurent,
C'est que trop tôt ta chevelure
S'en va blanchir.




春夏秋冬捻指间,
钟送黄昏鸡报晓.


    Plus vite s'en iront les mois
Que tu ne comptes sur les doigts
De cette main ;

La cloche a dit bonsoir au jour
Et déjà le coq dit bonjour
Au lendemain.




请君细点眼前人,
一年一度埋荒草,
草里高低多少坟,
一年一半无人扫.


    Veuillez dénombrer les présents :
L'an prochain c'est l'enterrement
De l'un ou l'autre ;

Mais nos tombeaux, pour la moitié,
L'an prochain seront oubliés
Dans l'herbe haute.

人生七十古来稀