A vingt ans d'intervalle (949 et 969), l'ambassadeur
Liutprand
porta à Byzance les
demandes des seigneurs de Rome. Autant la première mission se déroula dans les plaisirs et la
bonne entente, autant la seconde fut un calvaire. Ces deux aventures sont narrées dans des documents
latins respectivement connus sous les titres d'Antapodosis et de Legatio. Ils sont
élégamment traduits par Joël
Schnapp et présentés de façon attrayante par
Sandrine Lerou. Lors de son voyage initial, le jeune Liutprand se trouve face à l'empereur Constantin VII, pour faire titulariser un certain Bérenger comme roi d'Italie. Les choses se passent bien, car les enjeux d'une telle démarche apparaissent comme mineurs aux yeux du souverain byzantin. De plus, notre héros, à cette époque, est encore jeune, et apte à s'émerveiller de la prodigieuse mise en scène des splendeurs de la capitale : automates dorés en forme d'animaux, festins, cadeaux somptueux, et jusqu'à un trône impérial muni d'un ingénieux mécanisme ascensionnel. Sous l'action de ce dernier, l'empereur semble gagner les sphères surhumaines, et il devient impossible aux simples mortels de ne pas ressentir son immense charisme. Cela se lit dans la description minutieuse et admirative que rédige notre ambassadeur. | ||