Ce copieux dossier réunit trente-cinq témoignages de
Russes ayant parcouru et observé la France
entre 1705 et 1996. Le plus ancien d'entre eux, Andreï Artamonovitch Matveïev, fait un bref éloge de
la galanterie et de la gastronomie parisiennes. Son rang d'ambassadeur lui avait assuré d'être
partout fort bien reçu. En 1777, Denis Ivanovitch Fonvizine rencontre des circonstances moins plaisantes.
Il trouve le peuple frivole et insensé (sauf quelques femmes, qui cependant sont indécentes).
Une telle nation d'imposteurs ne mérite aucunement, selon lui, la confiance des
peuples du monde, soit que l'on considère
les plus vils escrocs dont il est formé, ou les prestigieux philosophes, Diderot et consorts, qui ne sont que des
charlatans un peu plus habiles en paroles.
Nicolaï Mikhaïlovitch Karamzine, dans une lettre de 1790, affirme au contraire que cette inconséquence apparente est la marque d'une sagesse supérieure, qui n'exclut pas l'expression de passions violentes, comme le montre la terrible Révolution en cours. | ||