Cahier Mauve, ou pseudo-Wittgenstein




Dauphin polyglotte :   Il a transcrit sur un mur   Un chant de sirène.


Cochonfucius trouva, chez un bouquiniste, un Cahier Mauve que l'on disait produit par quelques doctorants de Ludwig Wittgenstein.


Sur la page de garde :

  
    Putain de poème,
Un haïku berthelinesque
Qui se mord la queue.
   
sans doute une inscription rajoutée par le gyrovague.


LW-1 : Quel enfant ne va pas s'émerveillant de sentir l'air si doux pendant l'orage ?

YL : un enfant anosmique.




LW-2 : Wittgenstein était pauvre, et Russell était riche. Un dimanche, Russell disait à Wittgenstein et à un de ses doctorants : "J'ai racheté une friteuse, mais l'autre est encore bonne. Prenez-la pour chez vous."

Le doctorant disait à Wittgenstein : "Nous achèterons de la glace à la vanille".

Russell dit : "J'ai compris. Vous ferez des beignets, et puis vous donnerez de la glace à la vanille aux invités qui n'aiment pas les fritures".

Wittgenstein dit : "Comme d'habitude, tu as fait semblant de comprendre. Avec une friteuse, nous ferons des pommes Dauphine. Cependant, cela nous conduira à faire une chiée de pâte à choux. Dans de telles conditions, il faut faire aussi des profiterolles. Tu comprends maintenant le rôle de la glace à la vanille, et la pauvreté de tes inductions".

Russell se défendit ainsi : "C'est juste que je suis paradigmatique, et toi tu es un peu syntagmatique, mais je t'aime comme tu es".

Et Wittgenstein conclut : "Encore une de tes inductions à la con".

Le doctorant regardait tristement les deux mandarins pervers.




  LW-3 : Wittgenstein demanda à Russell quelle fut sa première débauche.

Russell lui dit : Je vais te chanter cette histoire.


  
   
La première connerie
Que je fis dans ma vie
C'est d'avoir caressé la femme d'un,
                                        vous m'entendez,

C'est d'avoir caressé la femme d'un frustré.


Ce fut dans une église,
Bordel qu'elle était grise,
Son épaule était nue, j'y mis la main,
                                        vous m'entendez,

Son épaule était nue, j'y mis la main dessus.

Quand la mer était haute,
Bordel, qu'elle fut chaude,
Tant la nuit que le jour nous y fîmes bien,
                                        vous m'entendez,

Tant la nuit que le jour nous y fîmes bien des tours.

Je me suis montré tendre
Avec une Cassandre,
Et je me fis lâcher, tu t'en serais,
                                        vous m'entendez,

Et je me fis lâcher, tu t'en serais douté.


Cette dame assez noble,
Avec sa grande robe,
Je crois que c'est péché que de l'avoir,
                                        vous m'entendez,


Je crois que c'est péché que de l'avoir quittée.
   



Wittgenstein lui dit :
« Sur un même horizon se posaient vos regards,
Sous vos pieds, des dauphins batifolaient dans l'onde,
Peut-être vous étiez le premier couple au monde,
Vous vous étiez trouvés avant qu'il fût trop tard.

Mais, ayant fini sa bouderie conjugale,
Vite, elle a fait retour vers une vie normale.
 ».




LW-4 : Wittgenstein dit "Si la Terre est une orange, moi j'en cultive l'écorce".

Russell, quand il le voit, pense la chose suivante : "Je ne sais ce qu'il est. Débile profond, ou habile et superficiel ?"




LW-5 : "Les chercheurs, arbres morts, sinistres, menaçants, abritant des vermines".

Russell répond : Nerval de camelote.

Wittgenstein se défend : Cauchemardesque, et donc normal, ou presque.

Russell conclut : Plus besoin d'acheter des livres, il suffit d'achever des litres.




LW-6 : J'entends le gyrovague, il ne sait ce qu'il dit.

  
   
Pourquoi cinquante cordes,
Qui sont neiges d'antan,
Un roi coucou chantant
Aux papillons s'accorde.
   
Alors le gyrovague lui commente la chose :
  
   
Océan, pleurs inclus,
Les saphirs ont leur gloire,
Tu n'as pas de mémoire,
C'est ton temps qui n'est plus.
   


Merci, à présent tout est clair.




LW-7 : Le soldat qui m'emmène au lieu d'exécution, pour adoucir ma peine, m'apprend une chanson.

Russell : Tu as trop lu Kafka.




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