Par trois fois,
en 904, en 1185 et en 1430, la grande ville byzantine de Thessalonique
fut prise par des ennemis.
Ce furent d'abord les Sarrasins de Crète,
puis les Normands de Sicile, et pour finir, les Turcs.
De chacune de ces tragédies, subsiste un témoignage
d'époque.
Le premier auteur, Jean Caminiatès, est l'un des vingt-deux mille captifs que fit le renégat Léon de Tripoli, à la tête d'une flotte musulmane. Cette attaque a certes été annoncée aux Thessaloniciens par des déserteurs, mais en un temps où leurs fortifications étaient inachevées. Ils ont beau se démener pour rendre leurs murailles moins franchissables, rien n'y fait. L'ennemi déferle vers les remparts, utilisant les mâts de ses navires comme échelles géantes, et s'introduit partout. Les habitants de la ville n'ont que leurs lamentations à opposer à cette violence. |