Chanson pour notre reine







La reine entra en religion.
Cochonfucius lui dédia un chant d'adieu.






Elle est à toi, cette chanson,
Toi, qui, sans façon,
M'as dit des mots métaphysiques
Sous l'effet du pinard mystique.

Toi qui n'as pas hésité quand
Les buvantes et les buvants
Tous ces gens largement torchés
Riaient de nous voir méditer,

Ce n'était rien qu'une leçon,
Mais elle m'avait montré le Nord,
Aujourd'hui je m'en sers encore
Et toujours j'en entends le son.

Toi, quand tu partiras,
Qu'en religion tu entreras,
N'oublie pas les tourments cruels
Des pauvres mortels.



Elle est à toi, cette chanson,
Toi, qui, sans façon,
M'assistas dans mon jardinage,
Non sans une part de badinage.

Toi qui n'as pas hésité quand
Les trimantes et les trimants
Tous ces gens sagement appliqués
Riaient de nous voir lanterner,

Ce n'était rien qu'une distraction,
Mais je me suis senti plus fort,
Aujourd'hui j'y repense encore
Et j'en éclaire mes actions.

Toi, quand tu partiras,
Qu'en un dortoir tu entreras,
N'oublie pas les tourments cruels
Des pauvres mortels.



Elle est à toi, cette chanson,
Toi, qui, sans façon,
M'aidas à remplir mon glossaire,
Quand mes idées n'étaient pas claires.

Toi qui n'as pas redouté quand
Les parlantes et les parlants
Tous ces gens vraiment langagiers
Riaient de nous voir rédiger,

Ce n'était rien que des lexèmes,
Mais je les sentis bien plus justes
D'avoir connu ta plume auguste,
Et tu es la reine que j'aime.

Toi, quand tu partiras,
Qu'au monastère tu entreras,
N'oublie pas les tourments cruels
Des pauvres mortels.