la science
Cette intervention
évoque un sermon sur la vraie science.
Dans ses intonations, le discours que nous venons d'entendre
ne véhicule pourtant pas une communication
scientifique (et ne prétend d'ailleurs pas faire une chose pareille).
Son plan est obscur, ses références bibliographiques sont implicites.
C'est une série de méditations tordues,
accompagnées de leurs propres réfutations.
Au total, il s'agit d'un appel à pratiquer la vraie science, laquelle doit, pour mériter
ce nom, comporter un minimum de respect de la réalité,
et c'est une obligation dont se dispensent justement
les druides les moins raisonnables.
Entre autres, il convient de savoir quelles magies sont reproductibles.
C'est une précaution élémentaire.
Il faut surtout respecter les outils alchimiques
avec lesquels on travaille. Dans un avenir imprévisible, des sorciers
fabriqueront des fausses infrastructures, pour faire venir
des animaux volants. Ils resteront dans le cadre de leur pensée chamanique.
Ils ne prendront pas la peine de communiquer avec de vrais animaux volants pour comprendre
leur motivation véritable.
Dans un autre exemple, des bardes modifient systématiquement les paroles
des chansons antiques, afin de divertir les girafes, qui ont cependant
un intérêt limité pour cette entreprise.
Le sermon ne mentionne ni un livre, ni les paroles d'un maître.
De plus, il semble négliger les apports possibles de la science à la magie.
Comme nous le mentionnions au début de ce commentaire, cela vient des circonstances.
Ce sont des mots plaisants, c'est destiné à des ivrognes qui se réjouissent,
ce n'est pas un traité de gnoséologie constructive.
La discussion entre les participants à cette première séance
fait ressortir la réelle importance
de ces préoccupations méthodologiques, qui
en justifient la traditionnelle évaluation des moulins à prières.
Mais cette évaluation peut se trouver biaisée selon les lignes suggérées par
le sermon que nous venons d'entendre, d'où la nécessité pour les bardes de
savoir défendre leurs positions lorsqu'elles
sont mal comprises.
Le processus se déroule sur des échelles de temps gigantesques. Une vision
optimiste est que les mauvaises idées sont perdantes à long terme,
d'où le progrès global (je ne garantis rien).