la sirène
Heureux qui, comme Ulysse, entend, de la sirène, La voix ensorceleuse et les mots de velours : Dans ses nuits et ses jours, elle sera sa reine, Le joug de Pénélope en deviendra moins lourd. Une fois de retour à sa patrie sereine, La mémoire du roi évoque tour à tour La course du navire à la forte carène Et les femmes ailées lançant leur chant d'amour. Pour tiède que lui soit la douceur du foyer, Il est quand même heureux de n'être pas noyé Dans l'eau glacée, au pied d'une falaise sombre. Pour navrante que soit la routine des soirs, Des rêves colorés dansent sur ce fond noir ; Ulysse est pour toujours amoureux de cette ombre. |