les soupirants
Le pape en son jardin veut recevoir la reine, Qui devenir papesse oncques ne souhaiterait. Plutôt avec l'ermite errer dans la forêt, Même au coeur de la nuit, puisque la lune est pleine. L'ermite reste froid devant sa souveraine, Pour ce qui vient du monde il n'a plus d'intérêt. Une cruche de vin capiteux et bien frais Suffit pour lui garder sa bonne humeur sereine. Mais moi, dit le héros, cette reine, je l'aime, Et je l'ai affirmé souvent dans mes poèmes. La reine a peu de goût pour les alexandrins. Alors notre héros s'enfuit dans la montagne, Une envie de rester seul pour un temps le gagne. La reine fait sa vie avec le fier Mandrin. |
une légende
Le lion, un beau printemps, s'éprit de la girafe. La papesse a béni leur amour singulier. Le soleil et la lune à l'église ont prié, Et l'on a convoqué les meilleurs photographes. L'ours et la courtisane offrent une carafe Pleine de bon vin rouge au prix de cent deniers Que généreusement avance un usurier ; Le dragon, un voyage à bord d'un bathyscaphe. L'empereur fit cadeau d'une partie du monde, L'ermite d'une chambre en la forêt profonde, Moi, poète, d'un chant que dit la voix du loup. La girafe et le lion à la sortie du temple Ont repris ce doux chant et leurs voix furent amples. Cependant ma chanson ne valait pas un clou. |