Le neutre, écrits sur Maurice Blanchot

Pascal Gibourg, Æsthetica-Nova (Septembre 1996)





















1 Cité par Blanchot, EI, p 342.         2 Ibid., p 328-329.         3 Ibid., p 97.         4 Ibid., p 102.
































5 Blanchot, LS, p 36.































6 S'en remettant en dernière instance à L'Autre qu'il distingue radicalement de L'Un, Blanchot entend sortir du discours métaphysique et échapper à la dictature de la totalité. En effet, si l'Autre détient la vérité de L'Un, l'épreuve de la vérité à laquelle l'Autre accule ne dit pas tant la compréhension de l'être par l'étant que l'imperfection de leur rapport, l'incohérence profonde de leur dialogue (Cf E.I note en bas de page p 32-34).































7 Pierre Klossowski, Introduction au Gai savoir de Nietzsche, collection 10/18, 1977, p 26.































8 Cité par Heidegger, Essais et conférences : Qui est le Zarathoustra de Nietzsche ?, Gallimard, 1984, p 133.































9 Blanchot souligne dans l'E.I (p 169,170) la profondeur de la pensée d'Isaac Luria selon laquelle la création du monde est un acte d'abandon de Dieu (le Tsimtsum) : « (Comme si la création du monde, ou son existence, évacuait Dieu de Dieu, posait Dieu comme manque de Dieu et avait donc pour corollaire une sorte d'athéisme ontologique qui ne pourra être aboli qu'avec le monde lui-même. Là où il y a un monde, il y a douloureusement défaut de Dieu.) ».































10 Blanchot, LS, p 45.































11 Heidegger, Chemins qui ne mènent nulle part, op. cit., p. 263.         12 Ibid.         13 Ibid, p 253.         14 Ibid, p 272.         15 Ibid. p 271.
































16 Blanchot, LS, p 44.         17 Ibid.
































18 Husserl, Méditations cartésiennes, I, 6.

Que Blanchot ait reproché à Husserl, rejoignant ici la critique sartrienne, de faire de la phénoménologie une philosophie solipsiste (une égologie), ne nous empêchera pas de voir des points communs entre ce que nous pourrions appeler une philosophie de l'événement propre à Blanchot et l'expérience transcendantale telle qu'elle est conçue par Husserl. Que pour Blanchot l'expérience transcendantale, qu'il se refuse d'ailleurs à nommer comme telle, ne soit pas une expérience de nature épistémologique au sens où elle ne découvre pas tant la vérité du savoir que son leurre essentiel, n'exclut pas - et c'est là le point capital - qu'elle soit, de même que pour Husserl, « d'inhérence irréelle ». (Méditations cartésiennes I, 11). Maintenant nous devons dire que la réduction à l'ego telle qu'elle est préconisée par Husserl ne signifie pas tant la constitution d'un monde « égocentrique » qu'intersubjectif, c'est à dire d'un monde où le Moi se révèle être constitué par une infinité de subjectivités. La critique de Sartre n'en reste pas moins pertinente lorsqu'elle affirme la souveraineté de la conscience et non plus du Je - « Le Monde n'a pas créé le Moi, le Moi n'a pas créé le Monde, ce sont deux objets pour la conscience absolue, impersonnelle, et c'est par elle qu'ils se trouvent reliés (La transcendance de l'ego, Vrin, 1988, p 87) - ; mais n'est-ce pas encore une façon de dire après Husserl qu'« un des côtés du merveilleux « être pour soi-même » de l'ego » est en premier lieu que « la vie de la conscience se rapporte intentionnellement à elle-même » (Méditations cartésiennes II, 18) ?































19 Introduction au Gai savoir, op. cit., p 24.































20 Blanchot, LS, p 74.         21 Ibid. p 44.         22 Ibid . p 45.         23 Ibid. p 45.
































24 Heidegger, Essais et conférences, op. cit., p 142.































25 Si Blanchot et Heidegger usent d'un même mot pour désigner une absence de fondement (Cf l' EI p 389, La coupure : l'écriture hors langage), le fait que là où Heidegger se rattache à un logos ontologique Blanchot opte pour une écriture non manifeste - inexistante pourrions nous dire, au sens non privatif du mot - nous oblige à les distinguer avec netteté. Deux philosophies du langage se profilent alors, inconciliables, l'une, celle de Heidegger, pouvant se définir comme « saisie par l'ouïe qui saisit par le regard » (EI p 390), quand l'autre, celle de Blanchot, refuse de s'énoncer en terme de possibilité.































26 Maurice Blanchot, EI, p 450.































27 Que l'on pense au double registre fictionnel et critique qui caractérise surtout Le Pas au-delà et L'Ecriture du désastre pour ce qui est du fragment bien sûr, mais aussi du collage et de la série (thématique).































28 Jean-Marie Pontévia, Tout a peut-être commencé par la beauté, vol. II, William Blake & Co Edit., 1995, p 217.































29 Maurice Blanchot, EI, p 456.































30 Jacques Derrida, De la grammatologie, Editions de Minuit, 1985, p 211.































31 Blanchot, EI, p 261.































32 Blanchot, L S, p 149.































33 PF, p 136.































34 Blanchot, A, 1992, p 241.         35 Ibid., p 202.         36 Ibid.
































37 Histoire et psychanalyse, entre science et fiction, Gallimard, 1987, p 178.































38 LS, p 13-14.































39 Husserl, Idée directrices pour une phénoménologie, Gallimard, 1989, p 104.































40 Cf E.I p 447-450 et 456-458.































41 L'usage de la lecture, Mercure de France, L'oeuvre critique de Maurice Blanchot, 1979, p 200.































42 Yves Bonnefoy, Préface à Igitur, Divagations, Un coup de dés de Mallarmé, Gallimard, 1976, p 17.































43 Op. cit., p 213.































44 Nietzsche, O.C., Zarathoustra,op. cit., p 326.































45 Blanchot, A, p 328.































46 op. cit., vol. II, Zarathoustra, p 326.































47 Deleuze et Guattari, Qu'est-ce que la philosophie ?, Editions de Minuit, 1991, p 9.         48 Ibid., p 9.
































49 Nietzsche, Le gai savoir, fg 339, 10/18, p 329.































50 Phénoménologie de l'Esprit, op. cit., p 314.































51 Cité par Jean Libis in Le mythe de l'androgyne, Berg International Editeurs, 1980, p 204.































52 Cf Blanchot, L'EL, p 333 : « L'espace du poème est tout entier représenté par ce et qui indique la double absence, la séparation à son instant le plus tragique, mais la question de savoir s'il est aussi le et qui unit et qui relie, le mot pur en qui le vide du passé et le vide de l'avenir deviennent présence véritable, le « maintenant » du jour qui se lève, cette question est réservée dans l'oeuvre, est ce qui dans l'oeuvre se révèle en faisant retour à la dissimulation, à la détresse de l'oubli. »         53 Ibid., p162.
































54 Gramma 5, Lire Blanchot II, Le côté de Claudia ou Madame Moffat balaiera tout ça, 1976, p 91.































55 Françoise Collin, Maurice Blanchot et la question de l'écriture, op. cit., p 109. L'interprétation de Françoise Collin s'inscrit dans une problématique du visible et de l'invisible qui, sans être la nôtre, se déploie néanmoins dans un même horizon, celui de l'origine et de l'altérité.































56 MV, p 85-86.































57 Gramma 5, op. cit., p 95.































58 C'est une position que conteste Anne-Lise Schulte Nordholt dans la mesure même où elle récuse la distinction sensible/symbolique. Elle rejette l'interprétation néanmoins convaincante de Françoise Collin selon laquelle l'écriture au neutre aurait pour fonction essentielle de nier le sensible afin de rendre possible l'accès au symbolique. Elle défend ainsi une conception du neutre comme exaltation des contraires sans prendre en compte le changement de nature qui affecte une sensibilité poussée à son extrémité, c'est à dire jusqu'à l'insensibilité comprise non pas comme une négation de la sensibilité au sens réactif du mot mais comme son accomplissement.































59 Jean Libis, op. cit., p 211.































60 MV, p 84-85.         61 Ibid., p 86-87.         62 Ibid., p 87.
































63 MV, p 86.































64 Maurice Blanchot, LS, p 118.         65 Ibid., p 119.
































66 Mallarmé, op. cit., p 251.































67 Blanchot, LS, p 80.































68 Blanchot, EI, p 391.































69 PF, p 40.































70 Meschonnic, Poésie sans réponse, Maurice Blanchot ou l'écriture hors langage, Gallimard, 1978, p 87.































71 Gaètan Picon, op. cit., p 214-215.































72 Blanchot, PF, p 44.































73 EL, p 352.        74 Ibid.
































75 Blanchot, L V, p 122.        76 Ibid.
































77 Op. cit., p 204. Que cette figure reflète « un aspect de la terre » ne contredit pas la nécessité dans laquelle se trouve tout esprit humain de rencontrer au sein de son imaginaire une figure humaine, mais dévoile plutôt le lien essentiel qui relie l'homme à la nature.































78 Jean Libis, op. cit., p 122.































79 EI, p 448.































80 Op. cit., p 189.































81 Vladimir Jankélévitch, L'ironie, Flammarion, 1994, p 60.































82 ED, p 77.         83 ibid., p 112.
































84 LS, p 81.































85 Cf Jankélévitch, op. cit., p 20 : « Bien que toute connaissance n'ironise pas ouvertement sur son objet, on peut appeler la conscience une ironie naissante, un sourire de l'esprit. »































86 Blanchot , ED, p 79-80.































87 Jankélévitch, op. cit., p 22.         88 Ibid., p 37.
































89 Deleuze, Logique du sens, op. cit., p 288.         90 Ibid., p 289.
































91 Racine, Phèdre, Acte II, scène II.

A cet égard il est juste de dire de Phèdre que c'est une tragédie de la parole (Blanchot dit du silence, mais cela revient au même, l'important étant de souligner à quel point la communication est liée au secret), en ce sens que cette parole tragique qui émane aussi bien de Phèdre que d'Hippolyte ne peut s'accomplir que dans la mort. Comme Blanchot l'écrit dans Le Mythe de Phèdre (FP, p 82), « La passion de Phèdre appelle l'ultime écroulement comme sa fin. Elle a besoin de l'abîme pour se consommer. Elle exige la ruine. Sur elle rien ne peut se construire. Son empire, c'est l'anéantissement ».