Ce texte, souvent comparé
à notre Ancien Testament,
expose les mythes cosmogoniques de la nation maya, et relate son
histoire antique. Il commence par une sobre déclaration :
Ici nous écrivons, ici nous fixons les anciennes paroles.
Grâce à la vivante traduction de
Pierre
DesRuisseaux, à ses notes instructives et à sa belle introduction érudite,
ces
anciennes paroles
trouvent un nouveau souffle.
Selon cette tradition du fond des âges, tout commence par une assemblée, entre mer et ciel, de six démiurges : un Créateur, un Concepteur, un Homme de l'Infini, un Serpent à plumes, un Père et une Mère. Ce sont là six émanations du Sans-Forme unique, ineffable et inconnaissable. Le petit groupe de démiurges se livre à une première création du monde. Ils font surgir des eaux les plaines et les montagnes, puis leurs rivières et toutes sortes d'animaux sauvages. Mais aucun animal ne sait prier à haute voix. On fabrique alors des hommes en bois, qui ne parviennent pas non plus à invoquer correctement les dieux. Alors, la destruction frappe cette première ébauche du monde terrestre. Seuls subsistent quelques sagouins : ces singes arboricoles ne sont autres que les descendants des hommes en bois. |