le déterminisme
Pour qui n'a plus de voix, puisse rester le rire, Qui même aux jours obscurs se montre salvateur. Le fils du charpentier, en proie au tentateur, Usa de son humour pour échapper au pire. J'aime trop Cupidon pour vouloir le maudire, Il fit parfois de moi presque un bon orateur ; Devenir son esclave, ou son adorateur ? Il ne m'est pas permis d'être sous son empire. Mon esprit est tenu par ses engagements, Comme un astre accomplit sa course au firmament Sans jamais se donner l'illusion d'être libre. Ma vie, au quotidien, suit son tranquille cours, Un peu de poésie convient à mes discours, Mais sans aller jusqu'à troubler mon équilibre. |
un filigrane
Est-il un filigrane, ô Toile, pour tes pages ? Le silence en est un, ai-je lu aujourd'hui, Silence où le regret en douceur s'introduit Comme un bruit de cascade au profond des ombrages. Le temps, heure après heure, a tissé un voilage Pour occulter l'éclat dont mes jours et mes nuits Furent illuminés. Ce charme qui s'enfuit Laissera-t-il en moi un signe de passage ? Les cicatrices qui sur notre corps perdurent, Marquent le souvenir des anciennes blessures ; A force de les voir, on ne les perçoit plus. L'écrit le plus charmant n'est pas toujours lisible, L'essentiel a pour lot de rester invisible. Un filigrane est là, personne ne l'a lu. |