une fourmi
Jour et nuit sur la terre au même instant existent. Vie et mort en mon âme ont droit de s'exprimer ; Si je ne parviens pas à les faire rimer, La chose reste vraie, leur conjonction subsiste. Nul ne sait pour combien de nouveaux tours de piste Je peux courir encore et danser et trimer. Le couperet final n'est pas pour nous brimer, C'est à devoir mourir que notre vie consiste. Heureux ce bref répit s'il nous permet de rire, De boire et de chanter. Car tout ce qui respire A le même destin que feuilles en hiver. Heureuse la fourmi posée sur la brindille Naviguant au ruisseau, sur qui le soleil brille : Elle a foi dans son sort et dans notre univers. * * * Carpe diem L'homme à ses lendemains ne cesse de penser, Cette façon de faire est probablement vaine. L'avenir dosera les bonheurs et les peines, Mais respecter nos plans, il en est dispensé. Comme César disant que les dés sont lancés, Je poursuis mon chemin sans savoir où il mène. César a dit aussi que l'erreur est humaine Quand par ses bons amis son corps fut transpercé. Feuille qui sur sa branche à l'automne demeure, Est-ce pour quelques jours, est-ce pour quelques heures, Le vent venu du Nord n'en sait lui-même rien. J'écris mes mots du jour, selon que vient la brise. Ma plume est quelquefois la première surprise De voir ce que produit son parcours quotidien. |