la science
Je ne sais pas apprendre au fil des expériences Et je n'en ai jamais tiré rien de concret. Bien des choses pour moi ont un puissant attrait Qu'en même temps j'observe avec de la méfiance. Or, moi, qui suis censé produire de la science, Je ne sais pas très bien ce que c'est, pour de vrai. J'ai appris là-dessus des principes abstraits Dans des bouquins massifs, à lire avec patience. Compagne de la science, au niveau supérieur, L'épistémologie introduit les meilleurs Critères pour trouver ce qui la délimite. Rebelle à ces travaux est mon inspiration, Qui désormais renonce à ces opérations, Préférant versifier sur un rêve ou un mythe. * * * Une strate en cache une autre L'amour est surtout vrai aux jours qu'il s'improvise. Et si, au fil des ans, il garde sa valeur, L'ennui du quotidien en ternit la couleur : Mais, sur ce que j'en dis, les avis se divisent. Nous devons affronter, que veux-tu que je dise, Notre amour tel qu'il est, ses ronces et ses fleurs. S'il est une leçon au refrain du malheur, On peut lui préférer l'impromptue friandise. Sous l'atome, un noyau formé de particules... En les analysant, le physicien recule Les strates du réel, je ne sais pas jusqu'où. L'analyse a du sens, et je la crois utile, Mais avant de trancher cette question subtile, Je prends le temps de vivre, et de boire un bon coup. |