mes mots dans tes mots
Plus que toi, plus que moi, notre amour voudrait vivre. Si nous lui refusons nos textes et nos voix, Il parle à nos deux coeurs lorsque nul ne nous voit, Il va dans ta musique et au long de mes livres. Si pour un bref instant l'un de nous le délivre, Il garde le pouvoir et prend force de loi Et son commandement ne nous laisse aucun choix, Et cela jusqu'au point que nos deux coeurs sont ivres. Et puis il faut dormir, et vient le lendemain, On redevient sérieux, on se reprend en main, Aux violentes passions on accorde une trêve. Mais quand revient le soir, et quand sonne minuit Et que le lourd sommeil a dissous les ennuis, Ta voix me dit des mots illuminant mes rêves. * * * Dans la brume Du rire dont ta voix naguère fut présage, Mon coeur ne rira plus, du moins, pas ces temps-ci. Les beaux rêves toujours se terminent ainsi, Emportant avec eux leurs charmants paysages. Rêver pendant le jour, ce n'est pas mon usage, Ni laisser mon esprit d'un songe être obscurci. Mais parfois, sur ce point, je me trouve indécis Et je cherche à revoir d'oniriques visages. Ce bizarre tourment fait délirer ma plume Ainsi qu'un promeneur égaré dans la brume, Perdant et retrouvant son chemin tour à tour. Me perdre et me trouver, ainsi fais-je en ma vie ; Or, sans que ma pauvre âme en soit vraiment ravie, C'est ce que j'ai de mieux, comme vie, à ce jour. |