Regardant vers Saturne
Si l'enfer me cuisait d'une ardente chaleur, J'aurais la nostalgie de ma natale sphère, Des sentiers forestiers, d'arbres dont la couleur D'un arbre à l'autre, même, en automne diffère. J'aurais regret d'avoit été fol, sans valeur, De n'avoir jamais su conduire mes affaires, Et même de l'enfer la cuisante douleur Ne pourrait égaler ce regret mortifère. Ou si, au paradis, j'entendais le message Des anges chaque jour, faisant de moi un sage, Par ce même regret j'en serais détourné. Mais je n'ai pas regret que mes pensées nocturnes Fussent pour un amour plus lointain que Saturne, Telles pensées qu'en vers je ne sais pas tourner. |